Tout l’été le vaillant maraicher dans son champ récolte tomates, salades et haricots que le soleil ardent flétrissait désespérément.
De son côté, son voisin Paille’Hom cueillait la nature pour construire de jolis logis.
Ravis de se rencontrer, l’union de la paille et de la terre fut scellé pour construire un local de conservation maraichère.
Le réemploi étant de la partie, moult pneus et gravier furent collectés pour niveler la construction et ériger les fondations.
La sobriété fut de mise quand le bois fit son entrée, l’ossature fut vite montée, la terre paille mélangées et le bâtiment érigé.
Terre du site et paille de l’odorante lavande furent généreusement mélangées par amis et voisins pour former quenouilles du plancher.
Local maraîcher
Besoins & conception
Le besoin consiste à :
Conserver des fruits et légumes à une température inférieure à 25°C, afin de pouvoir espacer le temps entre les moments de cueillette et ceux de vente.
Stocker des fruits et légumes avec des espaces plus ou moins ventilé et humides selon les variétés stockées.
​
La plus grosse contrainte a été de désolidariser le local du sol, de ne pas utiliser son inertie, qui aurait été un bon allié et ceux pour conserver son intégrité, dans un lieu où la culture se fait sur sol vivant sans labour. La déclinaison de 15% du sol nécessite des pilotis, ce qui permettra aux eaux de continuer à circuler sous la construction, sans imperméabiliser la zone.
La contrainte financière nous a poussé à utiliser le moins de matériaux industriels possible, de valoriser le travail humain et le plus de matériaux disponibles gratuitement et avec le moins d’effort humain et d'impact pour la nature. Ainsi le terre/paille s’est imposé avec la terre du site et la paille de lavande de la vallée. La structure sera en bois Douglas avec une conception peu consommatrice de bois (seulement 1,5 m3). Les fondations en pneus permettent le réemploi de matériaux.
Une étude sous Pléiade montre que les 22cm de terre paille avec une densité de 300kg/m3 suffirait en isolation d’été pour tenir les 25°C intérieur et qu’il faudrait une ventilation nocturne d’au moins 10h. 600kg/m3 n’apporterait pas de confort supplémentaire en hivers et utiliserait plus de matière première.
Le principe sera donc une enveloppe de terre/paille à 300kg/m3 protégé par un débord de toiture et un bardage. Ce terre paille sera sous forme d’ourdis « quenouille » pour le plancher et banché autour de l’ossature pour les murs, puis un enduit terre pour l'intérieur des murs.
Fondation en pneus
01
L'implentation
Une pile de pneus de 60cm peut soutenir 8T, le bâtiment devant faire entre 20 et 30T, 4 piles aurait suffi. Pour limiter les sections de bois nous allons faire 3 rangées de 4 piles.
03
Remplir de gravier
Après avoir mis, au fond, un géotextile, nous remplissons de gravier. Il faut taper au marteau sur chaque pneu pour mettre en place le gravier.
05
Ancrer au sol
nous avons donc choisi de mettre des piquets d’ancrage pour serre agricole qui peuvent se déployer dans la terre une fois planté. Cela permet d’empêcher les piles de glisser et au bâtiment de s'envoler.
02
Empiler les pneus
Une fois l’implantation faite, nous creusons pour atteindre le bon sol, ci pas beaucoup de terre végétale. Nous positionnons les pneus pour atteindre le niveau du plancher.
04
Fermer chaque pile
On finit par une plaque d’OSB, permettant d’enfermer le gravier, de mettre de niveau la future dalle en empilant plusieurs couches si nécessaire et de fixer l’ancrage des pneus.
06
Conclusion
Pour 300€ de gravier et de piqué et une semaine de boulot, voici des fondations démontable. Les pneus seront protégé des UV par le future bardage.
L’entre axe entre les solives, les montants et les pannes sera le même pour facilité la mise en œuvre et un multiple du OSB que l’on va mettre en plancher, c’est-à-dire 416mm. La dalle comprend dans les angles un élément à 45°, car nous avons choisi de ne pas faire dépasser les piles de pneus du bardage final. Donc il faut renvoyer la charge de l’ossature périphérique au centre des pneus. Une traverse centrale est installée pour faire une liaison entre les pneus et des mi-bois sont fait pour éviter l’utilisation d’équerre métallique.
Autre particularité, il y a 2 montants par travers et l’écharpe de contreventement est centrée sur l’ossature. Des traverses horizontales sont installées pour respecter les 900mm entre point d’appui des montants.
Nous commençons à ériger les montants extérieurs, puis le contreventement en le vissant depuis l'extérieur pour laisser les visses visible et ainsi vérifier les oublis. Nous finissons par les montants intérieurs.
Fabrication des hourdis Terre Paille
Un gros travail préparatoire est nécessaire pour fabriquer les moules, préparer la terre, faire des tests pour arriver au dosage voulu de 300kg/m3. Notre terre fait 1200kg/m3 et la paille 20kg/m3, le dosage c’est avéré être 300l de paille (10cm sur 3m par 1m) pour 2 arrosoirs de 10l de barbotine.
La confection c’est fait en 2 chantiers participatif de 8 personnes où nous avons fabriqué à chaque fois 80 quenouilles. Il faut entre une et deux semaines pour un séchage à cœur.
Paille'Hom Fabrication d'un hourdis terre paille
Mise en œuvre des hourdis Terre Paille
Les "quenouilles" hourdis de terre paille ont été mise en œuvre en une journée à deux personnes avec un scellement à la terre.
Puis nous avons coulé une chape de terre permettant de renforcer l’inertie et de contribuer à l’étanchéité à l’air.
L’étanchéité à l’air
Le sol du local sera en OSB pour permettre le passage de brouette, nous avons donc choisi de jointé ces plaques d’OSB avec rainure languette avec de l’Orcon. Sur la périphérie, la liaison entre le sol et les murs est faite avec des bandes frein vapeur enduit collé sur le dessous de la plaque OSB.
Le voile de contreventement de la toiture est assuré par les mêmes plaque d’OSB, qui font aussi office de finition intérieur avec scotch frein vapeur collé par le dessus et bandes de frein vapeur enduit sur la périphérie qui permet la jonction entre l’OSB et l’enduit terre des murs.
Sur les murs l’enduit terre permet l’étanchéité a l’air et régule l’hygrométrie permettant une meilleure stabilité de la température intérieure.